avec les galeries Thaddaeus Ropac, Caroline Smulders, Anton Weller (Paris), Tanit (Munich)
©Marion Lachaise, l'arène, exposition Bingo, 2002, galerie Thaddaeus Ropac
Après le soleil de Nice à la grande époque de Christian Bernard, après la découverte de la lumière blanche sur les canaux d’Haarlem à la grande époque de Jan Dibbets, j’arrive en 1994 à Paris pour ma grande époque jolly psykrine : la speakerine de la psyché. Délurée, performée, prolixe à souhait, théâtrale plus qu’oraculaire, elle fait son petit bout de chemin, Zoo Galerie, Art copal, Chez Valentin, Anton Weller… et cerise sur le gâteau, elle est sélectionnée pour Video Forum Art Basel en 2000.
En érotomane lacustre, j’expose la série de photographies lokust en 2002 chez Anton Weller où je retrouve Isabelle Suret, et au Sched im Eisen Werk à Zurich. Je vends. S’y cherche encore des écarts, des affinités électives, des effets et des restes romantiques, bref j’associais du fragment à du fragment.
Invitée en 2002 par Caroline Smulders, directrice de la galerie Thaddaeus Ropac, pour l’exposition Bingo, je rencontre Thaddaeus Ropac dans l’arène, pendant que grotto était installé à la galerie Florence Lœwy.
Après le buste de jolly, les jambes. Écrans rouges, talons, bruits de pas, je travaille d’autres écarts, moins locutifs entre ombres et vides, contrastes et grotesques.
Thaddaeus avait des photos dans son bureau. Caroline est partie de la galerie.
En 2003, je projette jolly psykrine sur grotto, je découvre un antiportrait*. Commence un travail d’association et d’assemblage entre image et volume, vidéo et sculpture.
En 2007, Caroline me propose d’être mon agent. Série d’expositions collectives à Paris et à la galerie Tanit de Munich, dont Illusions pour laquelle j’expose la montagne impressionnée, ou Caspar Friedrich revu par le Kitsch. Réflexion sur le paysage et le décor théâtral, car quoi de mieux qu’un espace quand on a trouvé un corps. En somme, comme la speakerine, femme tronc dans sa boîte et gorgone à regarder droit dans nos yeux, je cherchais une façon de faire face, s’exposer était la grande affaire.
En 2010, je me jette à corps perdu dans la scénographie du Château de Barbe-Bleue emportée par la musique de Bartok pour l’Opéra de Saint-Etienne. J’en tire des mobiles exposés à la galerie Tanit de Munich sous l’impulsion de Caroline.
*antiportrait n’est pas un gros mot, pas même un concept… on me demande « c’est quoi alors ? » Il s’agit d’un travail de déconstruction dont la réinterprétation formelle devient le véritable portrait, non plus vrai que nature, mais aussi vrai qu’un autoportrait. D'ailleurs ce travail, je l'ai poursuivi dans une autre boîte : en prison.
©Marion Lachaise, Lokust, exposition (Legend), 2000, CRAC, Sète